Selon une enquête de Reuters, l'administration Trump utiliserait de manière controversée l'intelligence artificielle développée par Elon Musk, en particulier le chatbot Grok, au sein des agences fédérales.
Rendre la situation encore plus préoccupante serait le rôle central du Département de l'Efficacité Gouvernementale (DOGE), créé avec l'intention déclarée d'optimiser l'efficacité administrative, mais accusé d'intervenir de manière opaque et coercitive. Deux employés anonymes de l'Agence de Protection de l'Environnement (EPA) ont signalé une pression interne croissante, alimentée par une recherche systématique, menée via des logiciels de messagerie et des outils collaboratifs, pour du contenu "anti-Trump" ou "anti-Musk".
L'outil clé de cette opération serait en effet Grok, l'intelligence artificielle créée par le magnat de SpaceX et xAI, qui permettrait une surveillance complète des communications internes des agences.
Un algorithme au service de la loyauté : l'implication de l'IA dans l'administration publique de Trump
Bien que la surveillance n'ait jamais été officiellement confirmée, des sources internes à l'EPA ont rapporté que la direction a averti les travailleurs de "faire attention à ce qu'ils disent, écrivent et font." Des outils comme Microsoft Teams et d'autres applications de communication internes seraient sous surveillance.
Le résultat : un climat d'autocensure parmi les fonctionnaires publics, préoccupés par d'éventuelles représailles disciplinaires liées à leurs opinions personnelles ou à leur alignement avec l'agenda présidentiel. L'EPA semble être l'une des agences les plus touchées, avec même 600 employés mis en congé à partir de janvier.
L'administration Trump a également exprimé son intention de réduire le budget de l'agence jusqu'à 65 %, une action qui pourrait avoir des conséquences dramatiques en termes d'opérations et de personnel.
À la recherche des « non-alignés » : le côté obscur de l’IA
Les accusations provenant de divers secteurs, tant parmi les démocrates que les républicains, suggèrent que la stratégie de réduction organique est une purge idéologique, déguisée en rationalisation administrative. Selon ces voix, le but non déclaré de DOGE serait d'expulser les employés gouvernementaux neutres ou critiques, pour les remplacer par des loyalistes prêts à ignorer toute irrégularité. Cependant, un porte-parole de l'EPA a catégoriquement nié les accusations, qualifiant le rapport de « complètement faux » et précisant que l'agence « ne surveille ni n'enregistre les appels téléphoniques, les réunions ou les entrées de calendrier. »
DOGE et la zone grise de la légalité
Le voile de discrétion qui entoure les activités du DOGE a suscité de vives critiques, en particulier pour son statut au sein du bureau exécutif du président, qui le rendrait exempté des lois fédérales normales sur l’enregistrement et la conservation des documents. Selon Reuters, cette ambiguïté réglementaire est utilisée pour contourner les réglementations en matière de sécurité des données et pour commettre des violations éthiques présumées.
En tant qu'employé gouvernemental spécial, Musk est obligé de ne pas exploiter sa position pour un gain personnel ou pour ses entreprises. Cependant, l'intégration de son chatbot IA dans les systèmes gouvernementaux soulève de forts doutes : cet accès favoriserait la collecte de données sensibles, potentiellement utiles à des fins entrepreneuriales.
Ce n’est pas la première fois que des rumeurs circulent sur une possible utilisation de l’intelligence artificielle pour remplacer les fonctionnaires. Même avant la réélection de Trump, un initié a rapporté que Musk avait suggéré d’utiliser Grok pour automatiser le travail du gouvernement, grâce à la grande quantité de données d’État disponibles pour l’entraînement de l’IA.
Signal, Google Docs et la frontière fragile de la transparence
Un autre point de forte controverse concerne l'utilisation de l'application Signal, célèbre pour son mécanisme d'auto-suppression des messages. Selon une affaire juridique, l'utilisation de telles applications pour les communications officielles entraverait les lois sur la liberté d'information, créant des barrières à l'accès aux données publiques.
DOGE aurait également eu recours à des méthodes peu orthodoxes pour éviter toute forme de supervision documentaire. Des sources gouvernementales rapportent que Google Docs est utilisé pour la rédaction simultanée et partagée de documents officiels, afin d'éviter la traçabilité de plusieurs versions envoyées par email — un moyen rapide et efficace de fonctionner, mais en dehors des protocoles de préservation des documents.
Violation de la vie privée ? Le cas de la collecte de données par le Département de l'Éducation
Une autre plainte préoccupante provient d'une procédure fédérale, selon laquelle l'administration américaine aurait abusé des données du Département de l'Éducation. Les plaignants affirment que DOGE a acquis des informations personnelles de dizaines de millions d'Américains sans leur consentement. Les données collectées comprendraient les revenus, les numéros de sécurité sociale, les dates de naissance, les adresses résidentielles, l'état matrimonial et la citoyenneté, utilisées, selon les allégations, "dans le but de détruire" le Département.
En mars, un juge fédéral a ordonné à DOGE de remettre les documents demandés par l'organisation Citizens for Responsibility and Ethics in Washington, qui avait engagé une action en justice précisément pour obtenir plus de transparence grâce à la loi sur la liberté d'information. Cependant, à ce jour, aucun document n'a encore été fourni.
Intelligence artificielle : arme d'efficacité ou outil de contrôle ?
Un dernier point de réflexion concerne l'utilisation réelle de l'intelligence artificielle au sein de l'EPA. Bien que l'agence nie catégoriquement l'utilisation de l'IA comme critère pour les décisions de personnel, elle admet qu'elle examine l'utilisation de ces technologies pour "optimiser les fonctions administratives."
La distinction est subtile mais cruciale : d'un côté, il y a l'efficacité promise par l'innovation numérique, de l'autre, le risque d'un contrôle centralisé et non transparent des institutions publiques. À une époque où l'intelligence artificielle promet de révolutionner chaque aspect de la société, des transports aux soins de santé, son impact sur la démocratie reste un domaine obscur encore trop peu exploré.
L'affaire DOGE, au milieu des accusations, des dénégations et des demandes de clarté, devient ainsi le terrain d'essai d'un avenir où la frontière entre l'innovation et l'éthique peut devenir dangereusement mince.
Le contenu est fourni à titre de référence uniquement, il ne s'agit pas d'une sollicitation ou d'une offre. Aucun conseil en investissement, fiscalité ou juridique n'est fourni. Consultez l'Avertissement pour plus de détails sur les risques.
Grok, Signal et surveillance : le nouveau visage du contrôle dans les départements fédéraux des États-Unis
Selon une enquête de Reuters, l'administration Trump utiliserait de manière controversée l'intelligence artificielle développée par Elon Musk, en particulier le chatbot Grok, au sein des agences fédérales.
Rendre la situation encore plus préoccupante serait le rôle central du Département de l'Efficacité Gouvernementale (DOGE), créé avec l'intention déclarée d'optimiser l'efficacité administrative, mais accusé d'intervenir de manière opaque et coercitive. Deux employés anonymes de l'Agence de Protection de l'Environnement (EPA) ont signalé une pression interne croissante, alimentée par une recherche systématique, menée via des logiciels de messagerie et des outils collaboratifs, pour du contenu "anti-Trump" ou "anti-Musk".
L'outil clé de cette opération serait en effet Grok, l'intelligence artificielle créée par le magnat de SpaceX et xAI, qui permettrait une surveillance complète des communications internes des agences.
Un algorithme au service de la loyauté : l'implication de l'IA dans l'administration publique de Trump
Bien que la surveillance n'ait jamais été officiellement confirmée, des sources internes à l'EPA ont rapporté que la direction a averti les travailleurs de "faire attention à ce qu'ils disent, écrivent et font." Des outils comme Microsoft Teams et d'autres applications de communication internes seraient sous surveillance.
Le résultat : un climat d'autocensure parmi les fonctionnaires publics, préoccupés par d'éventuelles représailles disciplinaires liées à leurs opinions personnelles ou à leur alignement avec l'agenda présidentiel. L'EPA semble être l'une des agences les plus touchées, avec même 600 employés mis en congé à partir de janvier.
L'administration Trump a également exprimé son intention de réduire le budget de l'agence jusqu'à 65 %, une action qui pourrait avoir des conséquences dramatiques en termes d'opérations et de personnel.
À la recherche des « non-alignés » : le côté obscur de l’IA
Les accusations provenant de divers secteurs, tant parmi les démocrates que les républicains, suggèrent que la stratégie de réduction organique est une purge idéologique, déguisée en rationalisation administrative. Selon ces voix, le but non déclaré de DOGE serait d'expulser les employés gouvernementaux neutres ou critiques, pour les remplacer par des loyalistes prêts à ignorer toute irrégularité. Cependant, un porte-parole de l'EPA a catégoriquement nié les accusations, qualifiant le rapport de « complètement faux » et précisant que l'agence « ne surveille ni n'enregistre les appels téléphoniques, les réunions ou les entrées de calendrier. »
DOGE et la zone grise de la légalité
Le voile de discrétion qui entoure les activités du DOGE a suscité de vives critiques, en particulier pour son statut au sein du bureau exécutif du président, qui le rendrait exempté des lois fédérales normales sur l’enregistrement et la conservation des documents. Selon Reuters, cette ambiguïté réglementaire est utilisée pour contourner les réglementations en matière de sécurité des données et pour commettre des violations éthiques présumées.
En tant qu'employé gouvernemental spécial, Musk est obligé de ne pas exploiter sa position pour un gain personnel ou pour ses entreprises. Cependant, l'intégration de son chatbot IA dans les systèmes gouvernementaux soulève de forts doutes : cet accès favoriserait la collecte de données sensibles, potentiellement utiles à des fins entrepreneuriales.
Ce n’est pas la première fois que des rumeurs circulent sur une possible utilisation de l’intelligence artificielle pour remplacer les fonctionnaires. Même avant la réélection de Trump, un initié a rapporté que Musk avait suggéré d’utiliser Grok pour automatiser le travail du gouvernement, grâce à la grande quantité de données d’État disponibles pour l’entraînement de l’IA.
Signal, Google Docs et la frontière fragile de la transparence
Un autre point de forte controverse concerne l'utilisation de l'application Signal, célèbre pour son mécanisme d'auto-suppression des messages. Selon une affaire juridique, l'utilisation de telles applications pour les communications officielles entraverait les lois sur la liberté d'information, créant des barrières à l'accès aux données publiques.
DOGE aurait également eu recours à des méthodes peu orthodoxes pour éviter toute forme de supervision documentaire. Des sources gouvernementales rapportent que Google Docs est utilisé pour la rédaction simultanée et partagée de documents officiels, afin d'éviter la traçabilité de plusieurs versions envoyées par email — un moyen rapide et efficace de fonctionner, mais en dehors des protocoles de préservation des documents.
Violation de la vie privée ? Le cas de la collecte de données par le Département de l'Éducation
Une autre plainte préoccupante provient d'une procédure fédérale, selon laquelle l'administration américaine aurait abusé des données du Département de l'Éducation. Les plaignants affirment que DOGE a acquis des informations personnelles de dizaines de millions d'Américains sans leur consentement. Les données collectées comprendraient les revenus, les numéros de sécurité sociale, les dates de naissance, les adresses résidentielles, l'état matrimonial et la citoyenneté, utilisées, selon les allégations, "dans le but de détruire" le Département.
En mars, un juge fédéral a ordonné à DOGE de remettre les documents demandés par l'organisation Citizens for Responsibility and Ethics in Washington, qui avait engagé une action en justice précisément pour obtenir plus de transparence grâce à la loi sur la liberté d'information. Cependant, à ce jour, aucun document n'a encore été fourni.
Intelligence artificielle : arme d'efficacité ou outil de contrôle ?
Un dernier point de réflexion concerne l'utilisation réelle de l'intelligence artificielle au sein de l'EPA. Bien que l'agence nie catégoriquement l'utilisation de l'IA comme critère pour les décisions de personnel, elle admet qu'elle examine l'utilisation de ces technologies pour "optimiser les fonctions administratives."
La distinction est subtile mais cruciale : d'un côté, il y a l'efficacité promise par l'innovation numérique, de l'autre, le risque d'un contrôle centralisé et non transparent des institutions publiques. À une époque où l'intelligence artificielle promet de révolutionner chaque aspect de la société, des transports aux soins de santé, son impact sur la démocratie reste un domaine obscur encore trop peu exploré.
L'affaire DOGE, au milieu des accusations, des dénégations et des demandes de clarté, devient ainsi le terrain d'essai d'un avenir où la frontière entre l'innovation et l'éthique peut devenir dangereusement mince.