Cette année, dans le secteur Layer 2, il y a un phénomène assez magique — une multitude de projets se lancent directement dans une « grande avancée de la gouvernance ».

Les ordonnanceurs ? Confiez-les au DAO. Les droits de mise à jour des contrats ? Confiez-les à la communauté. L’argent dans le trésor ? Faites voter tout le monde pour le répartir. Cela ressemble à un « fondamentalisme décentralisé », n’est-ce pas ? Mais en réalité, cela conduit souvent à des catastrophes : les équipes techniques doivent attendre une réunion communautaire pour corriger un bug, et la majorité des votants ne comprennent pas le code. En cas d’urgence, cela peut durer trois jours de disputes sans conclusion, ou des votes à l’aveugle qui aggravent la situation. Finalement, le protocole se fige, les utilisateurs s’en vont, et la décentralisation devient une performance suicidaire.

La stratégie de Linea est différente — elle ne se précipite pas pour « montrer sa puissance ».

Sa logique est très pragmatique : le pouvoir de gouvernance doit correspondre à la capacité de gouverner. On ne peut pas laisser quelqu’un qui vient d’apprendre à faire du vélo piloter un cargo. Donc, Linea divise la gouvernance en trois couches, en déléguant progressivement selon la maturité de l’écosystème.

Au niveau infrastructure, les composants clés comme l’ordonnanceur et le vérificateur sont encore gérés par ConsenSys. Mais l’essentiel, c’est que l’architecture est totalement ouverte, les nœuds communautaires peuvent se connecter à tout moment, dès que leur capacité technique le leur permet. Ce n’est pas un monopole, c’est plutôt comme un conducteur expérimenté qui emmène un novice faire quelques tours, et quand il est prêt, il reprend le volant.

Au niveau économique, c’est encore plus simple. Comment répartir les frais du protocole ? À qui investir dans le fonds écologique ? Ces questions impliquent de l’argent réel, et c’est le détenteur du jeton LINEA qui décide. Le pouvoir est délégué, mais sans toucher aux limites techniques fondamentales.

Cette approche de « délégation progressive » évite les pièges d’une décentralisation précipitée tout en assurant une évolution stable du protocole. La crise de gouvernance dans Layer 2 n’est pas insoluble, il suffit d’être un peu plus pragmatique et patient.