Neuf banques européennes s'associent pour émettre un stablecoin ! Mais l'Union européenne veut-elle mettre en œuvre une "interdiction" des stablecoins ?

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Dans le jeu d'échecs de la finance numérique mondiale, l'Europe déploie simultanément deux pièces qui semblent contradictoires mais qui sont en réalité étroitement liées. D'une part, neuf géants bancaires européens annoncent qu'ils s'uniront pour créer un stablecoin euro pleinement réglementé, défiant de manière ambitieuse la domination du dollar dans le monde de la monnaie numérique. D'autre part, les rumeurs selon lesquelles l'UE s'apprête à "interdire" les stablecoins suscitent une large attention et des préoccupations sur le marché.

S'agit-il d'une contradiction dans les politiques de réglementation européennes ou d'une stratégie soigneusement réfléchie ? Cet article analysera en profondeur la logique derrière ce "pousser et tirer", révélant la grande ambition de l'UE à l'ère des actifs numériques : en construisant un écosystème local et en établissant des barrières réglementaires, l'UE défend sa souveraineté monétaire à l'ère numérique.

L'« offensive » de l'alliance bancaire

En septembre 2025, neuf grandes banques européennes, dont ING, UniCredit, CaixaBank, Danske Bank et DekaBank, ont annoncé qu'elles avaient formé une alliance pour lancer un stablecoin libellé en euros entièrement conforme au Règlement sur les marchés des actifs cryptographiques (MiCA) de l'Union européenne, prévu pour le second semestre de 2026.

Pour atteindre cet objectif, l'alliance bancaire a créé une nouvelle entreprise aux Pays-Bas et demandera une licence de monnaie électronique (e-money) à la Banque centrale néerlandaise, acceptant sa réglementation stricte. L'intention stratégique de cette démarche est très claire : Défier la domination du dollar : Actuellement, plus de 99 % du marché mondial des stablecoins est occupé par des stablecoins liés au dollar (comme USDT, USDC). Cette structure hautement concentrée non seulement place l'Europe dans une position passive dans le domaine des paiements numériques, mais cache également des risques pour la stabilité financière. Jürgen Schaaf, conseiller senior de la Banque centrale européenne (BCE), a averti que si des réponses stratégiques ne sont pas prises, la souveraineté monétaire et la stabilité financière de l'Europe pourraient être érodées. Par conséquent, l'objectif de ces neuf banques est de créer une puissante alternative locale européenne pour briser le monopole des stablecoins en dollars. Construire une infrastructure financière numérique efficace : Ce stablecoin en euros prévu vise à offrir des services de paiement et de règlement quasi instantanés et à faible coût, soutenant les transactions transfrontalières 24/7. Sa caractéristique de "programmabilité" apportera une amélioration révolutionnaire de l'efficacité dans des scénarios complexes tels que le financement de la chaîne d'approvisionnement et le règlement d'actifs numériques. Floris Lugt, responsable des actifs numériques chez ING, souligne que les paiements numériques sont la clé d'une nouvelle infrastructure de marché financier libellée en euros, et le secteur a besoin de normes unifiées pour favoriser ce développement. Prendre de l'avance sur la conformité : Contrairement à de nombreux stablecoins existants qui évoluent dans des zones grises de régulation, cette alliance bancaire a dès le début du projet fait de la pleine conformité avec la réglementation MiCA un principe fondamental. Cela permettra non seulement d'assurer sa légalité et sa crédibilité au sein de l'UE, mais aussi d'établir une "norme de paiement européenne fiable".

Bien que la taille actuelle du marché des stablecoins en euros soit encore petite, avec une capitalisation boursière de moins de 350 millions d'euros et un marché relativement fragmenté, son potentiel de croissance est énorme avec l'entrée des géants bancaires et la clarification du cadre réglementaire. L'expert financier Martin Bruncko prédit même que la taille du marché des stablecoins en euros pourrait dépasser 100 milliards d'euros à l'avenir, voire atteindre 1 trillion d'euros.

La "défense" des règlements MiCA

Alors que le secteur bancaire européen se positionne activement, comment comprendre la rumeur de "l'interdiction des stablecoins" qui circule sur le marché ? En réalité, il s'agit d'une mauvaise interprétation de la réglementation MiCA. L'Union européenne ne cherche pas à interdire tous les stablecoins de manière uniforme, mais impose des restrictions strictes sur certains types de stablecoins - en particulier ceux qui sont des stablecoins de grande taille non libellés en euros.

L'objectif principal du règlement MiCA est d'établir un cadre réglementaire unifié et clair pour le marché des actifs cryptographiques, afin de protéger les consommateurs, de maintenir la stabilité financière et de favoriser l'innovation. Ses dispositions concernant les stablecoins illustrent précisément la stratégie « défensive » de l'Union européenne pour défendre sa souveraineté monétaire. La soi-disant « interdiction » provient principalement des clauses clés suivantes : Plafond de transaction pour les stablecoins non libellés en euros : selon le règlement MiCA, les stablecoins non libellés en euros jugés "importants" (comme USDT et USDC) seront soumis à des limites strictes de volume de transactions lorsqu'ils sont utilisés comme moyen d'échange (c'est-à-dire pour le paiement de biens et de services). Plus précisément, le nombre de transactions quotidien ne doit pas dépasser 1 million, ou le montant total des transactions quotidiennes ne doit pas dépasser 200 millions d'euros. Objectif de la restriction : cette restriction n'a pas pour but d'étouffer le commerce des cryptomonnaies ou les activités de finance décentralisée (DeFi), mais vise à empêcher qu'un stablecoin de monnaie étrangère soit largement utilisé comme outil de paiement quotidien dans l'Union européenne, remettant ainsi en question le statut de l'euro. Comme l'a souligné la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, une réglementation plus stricte doit être appliquée aux émetteurs non européens pour préserver la souveraineté numérique de l'Europe. En résumé, l'Union européenne vous encourage à investir dans des actifs cryptographiques avec des stablecoins libellés en dollars, mais si vous souhaitez les utiliser pour acheter un café ou payer un loyer, la MiCA interviendra. Conséquences déclenchées : une fois qu'un stablecoin non libellé en euros dépasse le seuil mentionné ci-dessus, son émetteur doit immédiatement cesser toute émission supplémentaire dans l'Union européenne et soumettre un plan décrivant comment réduire le volume des transactions en dessous des niveaux de conformité. Exigences pour les émetteurs : de plus, tous les émetteurs de stablecoins souhaitant opérer dans l'Union européenne, peu importe leur siège, doivent établir une entité juridique dans l'Union européenne et obtenir la licence correspondante délivrée par les autorités réglementaires des États membres.

Cette série de réglementations n'est pas un "interdiction" sans distinction, mais un "filtre" précis. Elle a considérablement augmenté le seuil d'expansion des stablecoins non euro dans le domaine des paiements de l'Union européenne, obligeant des géants comme Tether (l'émetteur de l'USDT) et Circle (l'émetteur de l'USDC) à faire un choix difficile entre conformité et part de marché. En fait, certaines plateformes d'échange de cryptomonnaies, comme Kraken et OKX, ont déjà commencé à retirer ou à limiter les transactions de Tether pour les utilisateurs de l'Union européenne.

Guerre pour la souveraineté numérique en Europe

En résumé, le lancement par les neuf grandes banques européennes d'un stablecoin euro et les réglementations MiCA limitant les stablecoins non euro ne sont pas des politiques contradictoires, mais deux aspects d'une même stratégie, formant ensemble un "coup combiné" de l'UE pour conquérir l'avenir de la finance numérique.

À l'avant-garde, en soutenant la création de stablecoins en euros conformes et efficaces par des alliances bancaires, l'Union européenne s'emploie activement à constituer sa propre "équipe nationale", visant à construire de l'intérieur un écosystème de paiement numérique puissant et autonome.

En défense, en établissant une "muraille" pour les stablecoins non euro par le biais de la réglementation MiCA, l'Union européenne a efficacement limité l'intrusion potentielle de forces extérieures sur sa souveraineté monétaire, tout en créant un environnement de marché favorable à la croissance des stablecoins euro locaux.

Le but ultime de ce grand échiquier est de s'assurer que l'Europe puisse devenir le créateur des règles dans la vague mondiale des actifs numériques, et non un simple récepteur passif. Depuis le lancement du stablecoin en euros EURCV par la Société Générale en France, jusqu'aux grands plans de neuf banques aujourd'hui, en passant par la mise en œuvre complète de la réglementation MiCA, l'Europe proclame au monde son ambition dans le domaine de la Monnaie numérique avec une détermination et une planification systématique sans précédent. Cette bataille souveraine pour l'avenir a déjà commencé.

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